Un pas de plus vers une culture inclusive – Le parcours du BRASS

« Le BRASS souhaite pouvoir accueillir, en toute sécurité, toutes les personnes dans la diversité de leurs origines, confession, genre, orientation sexuelle, corps, handicap (visible ou invisible), classe sociale »

Voici le début de la Charte contre les violences sexistes et sexuelles, rédigée par le BRASS après un travail approfondi, résultant de la volonté et de la collaboration de l’ensemble du personnel.

C’est dans cet esprit que nous avons décidé de mettre en valeur cette pratique et de lui consacrer un article sur notre Papillon bruxellois, pour qu’elle puisse nous/vous inspirer là où les violences sexistes et sexuelles marquent le point de départ d’une réflexion qui s’applique à toute forme de discrimination.

Suite à des signalements concernant des artistes qui devaient collaborer avec le BRASS, l’équipe a décidé de ne pas poursuivre le partenariat et de mettre le sujet sur la table : Comment se positionner face à ce genre de situation ? A quelles valeurs communes faire appel ? Quel dispositif mettre en place ?

C’est en 2023 que le BRASS a bénéficié de l’accompagnement du Plan Sacha* pour rendre son lieu plus inclusif et pour se positionner d’une manière plus incisive par rapport aux attitudes des personnes qui fréquentent, travaillent et collaborent avec le Centre culturel. 

La Charte est le résultat d’un processus qui est a été élaboré et conçu dans une dynamique participative de co-construction grâce à l’accompagnement de Collectiv-A. Cela a abouti à une prise de position définie et assumée à plusieurs niveaux, notamment dans :

> La raison d’être du Centre culturel : « Le BRASS veille autant qu’il le peut à ce que son personnel représente une diversité des genres et à ce que chacun puisse trouver sa place. » ;

> La programmation : « Le BRASS s’engage à programmer des œuvres qui promeuvent la tolérance, la liberté, le consentement et visibilisent les oppressions systémiques. ».

Il existe d’ailleurs trois versions de la Charte, une destinée aux employé.es/bénévoles, une deuxième pour les artistes/partenaires et une troisième adressée aux publics. Les deux premières sont déjà en application et la troisième le sera à partir du mois prochain.

Pour s’assurer que la Charte soit respectée, plusieurs mesures ont été mises en place :

  • Un Conseil de la Charte a été constitué pour veiller à son application, y compris en interne, ainsi qu’à recueillir la parole des victimes et témoins ;
  • Un.e référent.e de la Charte nommé.e sur certains événements publics : formé.e à la gestion des conflits et responsable de l’application de la Charte ;
  • Une clause résolutoire est ajoutée aux contrats et conventions avec les artistes et les partenaires. Elle convient que les parties doivent respecter les obligations contractuelles présentes dans la Charte signée au préalable et jointe à la convention.

Vous avez envie d’en savoir plus ? N’hésitez pas à prendre contact avec l’équipe du BRASS.

 

 


* Le Plan Sacha (Safe Attitude contre le Harcèlement et les Agressions), est un collectif de référence dans le panorama belge francophone, ayant comme mission de traiter la problématique des violences sexistes et sexuelles en milieu festif comme un phénomène à part entière avec ses spécificités. Le collectif accompagne tout opérateur artistique et culturel dans la promotion de la culture du consentement pour prévenir et gérer les pratiques discriminatoires, déconstruire les mythes entourant les violences sexistes et sexuelles ainsi qu’assumer la prise en charge de toute situations concrète.

Une carte blanche publiée dans La Libre le 14 novembre 202, signée par 200 associations, institutions et services sociaux actifs à Bruxelles.

Les signataires y déclarent notamment : « Nous demandons aux autorités régionales et communales de mettre en place les moyens nécessaires pour assurer un service de qualité via la présence d’un nombre suffisant de guichets physiques accessibles à toutes et tous. Nous dénonçons la dématérialisation irréfléchie des services. Une telle réforme est de nature à transformer radicalement les liens qui nous lient les uns aux autres et qui font qu’ensemble nous faisons société. Cette question mérite de faire l’objet d’un large débat public ».

Cette carte blanche est parrainée par quatre chercheurs et professeurs qui ont étudié la problématique de la digitalisation des services et qui ont mis en évidence l’importance des guichets pour accéder aux droits :

  • Périne Brotcorne, chercheuse au CIRTES, UCLouvain ;
  • Elise Degrave, professeure à la Faculté de droit de l’Université de Namur ; 
  • Andrea Rea, professeur à l’Université libre de Bruxelles ;
  • Vincent Yzerbyt, professeur de psychologie sociale et culturelle à l’UCLouvain.

Plus d’informations sur cette carte blanche sont disponibles ici.